Réponse à la réunion FPT

Les gouvernements s'engagent à des résultats communs et mesurables pour réduire les émissions agricoles, mais n’ouvrent pas la voie à un changement à l'échelle du secteur

Vendredi dernier, les ministres de l’Agriculture fédérale, provinciaux et territoriaux (FPT) ont annoncé une entente de principe sur le prochain Cadre stratégique pour l'agriculture (CSA).

Les politiques agricoles du Canada sont exécutées en grande partie selon les cadres stratégiques quinquennaux. Le prochain CSA (2023-2028) s'appelle le Partenariat canadien pour une agriculture durable et est co-élaboré et co-négocié par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada.

Il s'agit de l'instrument politique le plus important de notre secteur,  qui orientera les dépenses en agriculture à travers le Canada jusqu’en 2028. Fermiers pour la transition climatique (FTC) a passé les derniers mois à proposer des solutions amenées par les agriculteur.trice.s. Ces solutions, dont les résultats ont été démontrés, placent l'action sur les changements climatiques au cœur de ce nouveau cadre.

Fermiers pour la transition climatique voit de nombreux résultats positifs dans le  Partenariat canadien pour une agriculture durable, mais les mesures annoncées par les ministres n'amènent pas le changement systémique nécessaire pour lutter contre la crise climatique et rendre les fermes canadiennes plus résilientes à long terme. Il reste encore beaucoup de travail à faire et nous espérons que les prochaines négociations bilatérales entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux seront l’occasion de faire des gains dans la lutte aux changements climatiques.

Vous trouverez ci-dessous un résumé des résultats positifs que Fermiers pour la transition climatique est heureux de voir :

  • 500 millions de dollars en nouveaux fonds pour les programmes à frais partagés, une augmentation de 25 %.

  • Un engagement à réduire les émissions de gaz à effet de serre agricoles de 3 à 5 mégatonnes sur la durée de vie du cadre.

  • Un engagement à augmenter le financement pour les agriculteur.trice.s et producteur.trice.s autochtones, les femmes oeuvrant dans le milieu agricole et les jeunes agriculteur.trice.s.

  • 250 millions de dollars pour le Programme des paysages agricoles résilients afin de financer des pratiques agricoles qui favorisent le stockage du carbone dans les sols, l'adaptation et d'autres avantages environnementaux connexes.

  • Une période de révision d'un an des programmes actuels de gestion des risques d’entreprise (GRE) afin de mieux intégrer les risques climatiques.

  • L'exigence pour les grandes fermes d'effectuer une évaluation des risques agroenvironnementaux ou un plan agro-environnemental d'ici 2025 pour participer à Agri-investissement.

  • Une réitération de l'engagement de réduire de 30 % les émissions des fertilisants azotés.

Fermiers pour la transition climatique reconnaît que le prochain cadre stratégique pour l'agriculture doit aborder un large éventail de priorités et respecter la grande diversité du secteur agricole canadien. Cependant, L’Énoncé de Guelph publié par les ministres FPT l'automne dernier a identifié l'atténuation et l'adaptation aux changements climatiques comme priorité du secteur. Nous craignons que l'entente conclue à Saskatoon la semaine dernière ne soit pas suffisamment détaillée et précise pour garantir que cette priorité soit prise en compte. Certaines des lacunes identifiées par FTC comprennent :

Nous croyons que les agriculteur.trice.s peuvent faire plus pour réduire les émissions de notre secteur, et nous continuerons de défendre les solutions climatiques pour une agriculture durable à l'intérieur et à l'extérieur du Partenariat canadien afin d'atteindre ces objectifs.

« Ce nouveau financement sera un grand coup de pouce pour notre secteur et se fait attendre depuis longtemps », a déclaré Brent Preston, directeur de Fermiers pour la transition climatique. « Mais nous sommes déçus qu'il n'y ait pas d’argent alloué spécifiquement pour les dépenses climatiques ou environnementales dans l'augmentation du budget à frais partagés. Les agriculteur.trice.s sont en première ligne face aux changements climatiques. Nous sommes prêt.e.s à agir, mais nous avons besoin d'un plan et d'un soutien solide de la part de notre gouvernement. »