Les femmes ouvrant dans le milieu agricole, les jeunes et les nouveaux agriculteur.trice.s, ceux et celles en situation de handicap et travaillant sur les petites fermes, les agriculteur.trice.s et producteur.trice.s autochtones, noir.e.s, de couleur, 2SLGBTQ+ font souvent face à des obstacles d’entrée au secteur agricole qui les empêchent de prospérer. Tout comme la majorité des autres agriculteur.trice.s, ceux et celles méritant l’équité incarne passion, ténacité, autonomie et le potentiel d’apporter des innovations essentielles et des nouvelles cultures et pratiques de gestion pour mieux s’adapter au climat et les conditions de croissance qui changent.

La mission de Fermiers pour la transition climatique (FTC) est d’avancer des politiques et programmes qui aident les agriculteur.trice.s à réduire les émissions et à bâtir de la résilience face aux changements climatiques. Nous nous engageons à assurer que toutes nos propositions de programmes et de politiques reconnaissent et servent la diversité dans notre secteur.

FTC tente de favoriser une plus grande inclusion de la diversité au sein du milieu agricole. Pourtant, accroître tout simplement la diversité au sein du secteur sans s’attaquer aux obstacles systémiques qui nuisent au progrès des agriculteur.trice.s méritant l’équité n’est pas suffisant. Nous devons plutôt transformer les structures, les réseaux de savoir-faire et les pratiques pour mieux servir les agriculteur.trice.s méritant l’équité. Comme première étape, nous avons appris directement aux côtés des agriculteur.trice.s ayant de l’expérience dans le champ pour élaborer notre Cadre d’équité et nos recommandations pour inclure et appuyer davantage les agriculteur.trice.s méritant l’équité dans notre travail.


Paysage sur la ferme de Stuart Chutter, en territoire du Traité no. 4

Tiffany Traverse avec une botte de pois d’Alaska, une culture semencière, à la ferme Fourth Sister en territoire du Traité no. 8

CE QUE NOUS AVONS APPRIS

En plus de l’exclusion sociale décrite par les participant.e.s au Projet d’équité, les agriculteur.trice.s ont identifié l’accès à l’information, au financement et à la terre comme étant les obstacles les plus saillants.

L’INFORMATION

Les communautés rurales où la plupart des fermes sont situées sont souvent très serrées et peuvent poser des obstacles aux personnes nouvellement arrivées dans la région. Le savoir-faire local est essentiel pour comprendre le climat local, les conditions du sol, où l’on peut acheter du bon fourrage, des semences et des équipements et les personnes qui peuvent travailler sous contrat ou faire de la main-d’œuvre. Il peut être difficile d’accéder à ces informations quand on vient non seulement d’arriver dans une nouvelle région, mais on est visiblement différent.e.

LE FINANCEMENT

La majorité des agriculteur.trice.s méritant l’équité qui se sont engagé.e.s dans le Projet d’équité cultivent sur des petites parcelles, mais le financement leur est néanmoins crucial. L’équité financière et l’accès au capital peuvent présenter de grands défis pour les agriculteur.trice.s méritant l’équité. Plusieurs dépendent de prêts de leurs familles, de leurs propres économies, d’un.e conjoint.e qui les appuie et/ou de revenus venant de l’extérieur de la ferme.

LA TERRE

Les participant.e.s au Projet d’équité ont utilisé plusieurs approches créatives pour accéder à la terre. Certain.e.s y ont accédé grâce à une entente multigénérationnelle de possession de terrain. Encore d’autres ont un accès précaire à un terrain ou ils/elles cultivent et y ont différents niveaux d’accès au gré du propriétaire. Cette insécurité foncière impacte leurs décisions d’investir et de planter des vivaces et ces agriculteur.trice.s optent souvent d’acquérir des infrastructures mobiles qu’ils/elles peuvent démanteler et déplacer au besoin.


Angel Beyde en train de récolter des tomates mûres en territoire du Traité no. 13

FERMIERS POUR LA TRANSITION CLIMATIQUE S’ENGAGE À AVANCER LE TRAVAIL D’ÉQUITÉ EN :

Travaillant à intégrer les pratiques d’équité à tous les niveaux de notre organisation

Développant la capacité de notre équipe et de notre coalition

Mettant en place un Groupe de travail en matière d’équité mené par des personnes méritant l’équité

Contribuant aux efforts collectifs de partager nos conclusions et nos réussites avec nos partenaires, le grand public et le gouvernement


terminologie

L’équité, la diversité et l’inclusion sont des idées importantes. Dans le cadre de ce travail, nous interprétons les termes suivants comme ayant les sens décrits ci-dessous :

  • L’équité décrit le niveau d’impartialité d’accès au secteur et la possibilité de réussir dans son entreprise

  • L’inclusion décrit le degré auquel les agriculteurs.trices méritant l’équité ont la possibilité d’accéder au secteur et réussir.

  • La diversité est une façon de mesurer le degré de succès ou d’échec de l’inclusion.

Nous reconnaissons également que nous entamons ces discussions à partir de perspectives très différentes. Voici une liste de termes que nous utilisons dans ce texte et dans le Cadre d’équité. Si vous trouvez un mot qui ne vous est pas familier, laissez-nous savoir et il nous fera plaisir de vous l’expliquer et/ou l’ajouter à la liste :

  • Les agriculteurs.trices méritant l’équité représentent les femmes ouvrant dans le milieu agricole, les jeunes, les nouveaux agriculteur.trice.s, ceux et celles en situation de handicap, les personnes travaillant sur les petites fermes, les agriculteur.trice.s et producteur.trice.s autochtones, noir.e.s, de couleur, et les membres de la communauté 2SLGBTQ+

  • 2SLGBTQ+ est un acronyme qui représente les personnes bispirituelles, lesbiennes, homosexuelles, trans, queer et de genre divers.

  • PANDC est un acronyme qui représente les personnes autochtones, noires, et de couleur.

  • Autochtone dans ce contexte représente les peuples des Premières Nations, Métis et Inuit, aussi bien que les personnes indigènes partout sur la planète.

  • Les agriculteur.trice.s et producteur.trice.s autochtones reconnaissent les autochtones comme étant les gardien.ne.s des terres qui ne font pas nécessairement de l’agriculture.

  • Les jeunes agriculteurs.trices représente les jeunes entre l’âge de 14 à 35 ans (Selon la définition de l’Union Nationale des Fermiers)

  • Les nouveaux agriculteurs.trices au Canada représentent les nouveaux.elles arrivant.e.s au Canada qui font de l’agriculture.

  • Les barrières d’entrée et au succès peuvent représenter des obstacles systémiques, économiques, historiques, sociaux et culturels.

  • L’intersectionnalité décrit comment la race, la classe, le genre et les autres caractéristiques des individus s’entrecroisent, pour façonner le vécu des gens et leurs expériences avec la discrimination. 

  • La vulnérabilisation affirme que les personnes ne sont pas intrinsèquement vulnérables mais ont été vulnérabilisées.


NOTRE PROCESSUS

L’équipe

La création du Cadre d’équité a été prise en charge par six membres de différents groupes méritant l’équité. Leurs réflexions et leurs conseils ont été précieux et ont servis à assurer que le processus était aussi inclusif, efficace et sécuritaire que possible. Vous pouvez vous familiarisez avec l’équipe ici.

Les Groupes de consultation

Cinq séances de groupe ont été tenues en mars et avril 2021 et ont rassemblé des maraîcher.ère.s, des éleveur.euse.s, des fruiticulteur.euse.s et des producteur.trice.s de céréales et d'oléagineux pour des séances de deux heures. Tous les participant.e.s aux groupes de consultation ont été rémunéré pour leur participation. En plus, chaque membre a bénéficié d’un service de conseiller.ère.s formé.e.s en traumatisme offert par FTC.

Le sondage national

Plus de 50 personnes ont répondu au sondage national, offrant des réflexions complémentaires sur les obstacles, les forces et les besoins des agriculteur.trice.s méritant l’équité.

Récolte d’ail russe sur la ferme Fourth Sister en territoire du Traité no. 8


L'équipe du Projet d’équité

Leadership, co-direction

Arzeena Hamir

productrice maraîchère chez Amara Farm, Territoire des K'omoks, C.-B.

Arzeena est titulaire d’un baccalauréat en phytotechnie de l’Université de Guelph et d’une maîtrise en agriculture durable de l’Université de Londres, en Angleterre. Elle a travaillé comme bénévole au CUSO en Thaïlande et comme chercheuse en Jamaïque, en Inde et au Bangladesh. Elle a été agronome pour West Coast Seeds de 1997 à 1999 et coordonnatrice de la Richmond Food Security Society de 2008 à 2012. En 2010, elle a participé au lancement de la Richmond Farm School. Son mari et elle ont déménagé avec leur famille dans la vallée de Comox en 2012 et ont exploité Amara Farm, une ferme certifiée biologique de 25 acres à Courtenay, en Colombie-Britannique. En 2018, Arzeena a été élue au conseil d’administration du district régional de la vallée de Comox, où elle occupe les postes de vice-présidente et de directrice.

ABRA BRYNNE

Experte en politique alimentaire, Territoire traditionnel des peuples Sinixt, Syilx et Ktunaxa, C.-B.

Abra a grandi sur une ferme dans la région de la vallée de l’Okanagan en C.-B., dans une famille de 11 enfants qui a réussi à subvenir à presque tous ses besoins alimentaires. Sa famille était membre d’une coopérative de producteurs locaux de fruits de verger. Abra travaille en lien proche avec les fermières et les fermiers et les systèmes alimentaires depuis trente ans, mettant l’accent sur les chaînes de valeur alimentaires et les régimes de réglementation qui les entravent ou les appuient. Elle a travaillé en défense des politiques et sur la relève dans les industries de la pêche, la viande, le cannabis et le secteur biologique. Abra est membre fondatrice de plusieurs organismes agricoles et alimentaires, y compris la Kootenay Local Agricultural Society, le Réseau de l’alimentation durable et la Canadian Association of Food Law & Policy. Elle a révélé son identité queer en 1993 et vit en territoire Sinixt depuis 1990.

 

Membres du Comité consultatif

ANGEL BEYDE

Responsable de l'équité et du changement organisationnelé chez EFAO, Territoire du Traité 13, ON

Angel Beyde a travaillé dans l'agriculture urbaine, l'aménagement paysager régénérateur et les organisations à but non lucratif pendant de nombreuses années. En tant que responsable de l'équité et du changement organisationnel pour l'Ecological Farmers Association of Ontario, Angel aide l'EFAO à accroître sa compréhension et à prendre des mesures contre le racisme afin de mieux répondre aux besoins des agriculteur.trice.s noirs, autochtones et autres de couleur, qui sont sous-représentés dans l'organisation et le mouvement de l'agriculture écologique au sens large.

Angel est également une maître jardinière biologique, une éducatrice communautaire, une consultante et une facilitatrice. Elle est passionnée par les pratiques culturelles traditionnelles afro-autochtones ("agriculture régénérative") comme clé de la souveraineté alimentaire et de l'atténuation des changements climatiques. D'autres aspects du travail d'Angel soutiennent la santé mentale communautaire, la culture de toits verts, la réhabilitation des sols urbains épuisés et la restauration des relations de l'écosystème urbain entre les pollinisateurs et les plantes indigènes.

JUDY A WASACASE

Ancienne gestionnaire de terres et de ressources, Première Nation Kahkewistahaw, Territoire du Traité 4, Sask.

Judy Wasacase est fière d'être membre de la Première nation Kahkewistahaw du sud-est de la Saskatchewan dans le territoire du Traité 4. Judy est l'ancienne gestionnaire des terres de la Première Nation de Kahkewistahaw qui gère environ 29 000 acres de terres sur la réserve principale, des terres au sud de la réserve principale, des terres urbaines à Yorkton et à Saskatoon et des terres devant devenir des réserves à la suite de la revendication particulière de 1907 Revendication territoriale de Kahkewistahaw. Judy possède une vaste expérience et connaissance des droits issus de traités, de la gestion des terres et de la gestion de l'environnement grâce à plus de 15 ans de travail dans les domaines des terres et des ressources. Elle apporte ses connaissances et sa compréhension à tout son travail au sein des communautés et territoires des Premières Nations.

STUART CHUTTER

Éleveur de bovins et producteur de fourrages, Territoire du Traité 4, Sask.

Stuart Chutter (lui/il) est un fermier gai de 35 ans qui élève des bovins de race et cultive des fourrages sur sa ferme de première génération. Il habite, cultive et travail respectueusement en territoire du Traité 4 en Saskatchewan.

Actuellement, il exploite un troupeau de 125 bovins de race certifiés Red Angus et Limousin et cultive une diversité d’espèces de cultures fourragères. Ses pratiques de production sont guidées par les cinq principes fondamentaux pour bâtir un sol en santé, soit garder la terre couverte, minimiser les perturbations du sol, cultiver une diversité d’espèces, maintenir les racines dans le sol durant l’inter-saison et intégrer l’élevage des animaux.

La diversité est au cœur de l’histoire de la ferme de Stuart. Ceci comprend multiples entreprises d’élevage, le pâturage sur multiples espèces, une grande diversité de cultures (mélanges de fourrages variés), aussi bien qu’une appréciation du milieu agricole et la diversité des types de fermes, de ranchs et de gens qui les gèrent, qui font de l’agriculture un secteur agréable et inclusif.

TIFFANY TRAVERSE

Gardiennes des terres et des semences Autochtone, membre du conseil d’administration de Sème l’avenir, fermière, territoire du Traité no. 8, C.-B.

Tiffany Traverse, de Fourth Sister Farm, est une fermière d’origine Secwépemc/européenne et intendante des terres et des semences. Elle est aussi passionnée des langues et défenseure de la souveraineté alimentaire. Son travail est guidé par sa passion de nourrir le monde et sa conviction que tout le monde a le droit de manger des aliments sains et culturellement adaptés. Elle est dédiée à démanteler le racisme structurel dans les établissements et à réaliser de projets expérimentaux de sélection de plantes pour adapter les cultivars à densité élevée en nutriments aux changements climatiques. En tant qu’invitée sur le territoire du Traité 8, Tiffany participe dans plusieurs essais de variétés dans le cadre des essais ALÉBIO et le Seed Savers Exchange, ainsi que des cultures Autochtones en continu. Ceci comprend une collection rare sous la supervision de Caroline Chartrand, une gardienne de semences Métis. En tant que membre bénévole du conseil consultatif du Réseau des semences communautaires et membre du conseil de Sème l’avenir, elle souhaite améliorer l’accès aux ressources et notre souveraineté collective en ce qui a trait aux semences et aux aliments. Son engagement dans la recherche menée par les Autochtones lui a permis de participer également en tant que membre du conseil consultatif sur les politiques climatiques pour l’organisme Indigenous Climate Action.