Les Canadiens sont conscients que nous avons besoin de résilience dans notre système alimentaire.

La pandémie de la COVID-19 a mis en lumière notre système alimentaire. Les manchettes ont identifié plusieurs vulnérabilités dans notre système et ont éveillé des craintes chez les Canadiens : des épidémies dans les usines de conditionnement de boeuf et des embouteillages dans la chaîne d’approvisionnement de viande ; des exploitants de ferme laitière qui jettent leur lait ; des pommes de terre canadiennes qui pourrissent dans les entrepôts et des contrats annulés la veille de la nouvelle saison ; des pénuries de main d’oeuvre en continu sur les fermes, exacerbées par les fermetures de frontières ; les ouvriers agricoles qui tombent malade et qui meurent.

Jusqu’ici, la réponse du gouvernement a été rapide et louable, mais se concentre sur le report temporaire du paiement des dettes et un accès accru au crédit. 

Une relance verte post COVID-19 éclairée et durable, doit favoriser la résilience en agriculture.

“L’avenir passe par la ferme : Recommandations pour la reprise dans l’agriculture canadienne post COVID-19” présente cinq moyens d'aider les agriculteurs à se remettre de la pandémie tout en les aidant à faire face aux effets à long terme de la crise climatique.

 

On prévoit une augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) au cours de la prochaine décennie suivant une montée de 22 % durant les 28 dernières années. Qui plus est, nos fermiers sont les premiers à sentir les impacts croissants des changements climatiques.

La planète est en voie de se réchauffer de 3,2 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Cette projection prend en compte toutes les politiques et les engagements de réduction des émissions, y compris celles de Paris lorsque le Canada s’est engagé à réduire les émissions de 30 % d’ici 2030. Une augmentation de 3,2 degrés sera dévastatrice pour les fermiers canadiens. Toutefois, la réalité sera peut-être encore pire : les latitudes élevées et l’intérieur des continents, tels que les prairies canadiennes, se réchauffent à deux fois la moyenne globale. Si nous poursuivons la voie actuelle, la plupart des terres agricoles au Canada se réchaufferaient de 6,4 degrés Celsius d’ici la fin du siècle, c’est-à-dire de presque un degré par décennie.

Ceci doit être intégré dans les efforts de relance du secteur agricole au Canada post COVID-19.

Plusieurs problèmes cachés de longue date ont été dévoilé dans les derniers mois, mais nous sommes face à des risques plus sévères à l’horizon. Les plus gros impacts risquent de se présenter soudainement si nous ne changeons pas notre trajectoire.

La relance post COVID-19 présente une occasion d’inciter du changement dans ce secteur qui accuse des retards importants en ce qui a trait à sa réponse climatique. Il est temps d’appuyer nos fermiers pour qu’ils adoptent des approches qui réduisent leurs émissions et augmentent leur résilience. Ces dernières sont bénéfiques pour les fermiers et leur assure des produits et des services écologiques tels que de l’eau et de l’air propres et favorise la biodiversité et les énergies renouvelables au profit de tous les Canadiens.

Les fermiers cherchent de l’aide pour augmenter leur résilience climatique. Ils veulent aussi mener la lutte.

Dans le contexte de la relance verte post COVID-19, Les Fermiers pour la Transition Climatique recommande les cinq priorités suivantes :

 
Recommendation numbers-1.png

1. Encourager la génération d’énergies renouvelables, le remplacement de combustibles et le réaménagement des immeubles sur les fermes

Les fermiers peuvent propulser le Canada dans sa transition vers l’adoption des énergies vertes. Cet investissement appuie le développement de revenus et d’économies pour les fermiers et crée de nouveaux emplois verts dans les régions.

 
Recommendation numbers-2.png

2. Multiplier les incitatifs agro-environnementaux

Stimuler la transition vers une agriculture faible en émissions et plus résiliente avec une injection de capitaux pour inciter les fermiers à adopter des nouvelles approches.

 
Recommendation numbers-3.png

3. Investir dans les services agrologiques agro-environnementaux, surtout en instaurant des formations, des démonstrations et des mentorats entre les fermiers

Diffuser des pratiques de résilience climatique d’un champ à l’autre en offrant aux fermiers progressistes le pouvoir de jouer un rôle de modèles et de mentors dans leurs communautés.

 
Recommendation numbers-4.png

4. Adapter les programmes de gestion de risque pour encourager l’adoption des pratiques de réduction de risque

Ajouter des structures de rémunération aux programmes de gestion de risque représente une manière innovatrice d’assurer des économies et du capital supplémentaire pour les fermiers, tout en renforçant leur résilience.

 
Recommendation numbers-5.png

5. Soutenir les jeunes fermiers et les nouveaux agriculteurs

L’avenir de notre alimentation et son empreinte écologique dépend de nos jeunes et de la relève en agriculture. Nous avons besoin d’encourager les jeunes et les nouveaux agriculteurs à s’épanouir dans le secteur.